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Sri Lanka

28 novembre 2013 au 9 janvier 2014

«Il était une fois un joyau en forme de larme serti dans l'Océan Indien... Île à la culture séculaire et à la nature généreuse, l'ancienne Ceylan enchante les voyageurs depuis Marco Polo.»

 Au sud-est de l'Inde, le Sri Lanka, appelé autrefois le Ceylan
Ce morceau de paradis n'a toutefois pas été épargné par les épreuves. Ravagé par le tsunami de 2004 et par une violente guerre civile de 30 ans qui s'est terminée en 2009, le Sri Lanka se relève rapidement de ces épreuves et accueille maintenant chaleureusement les touristes.

Le Sri Lanka est situé à une trentaine de kilomètres au sud-est de l'Inde et compte une population d'environ 20 millions de personnes réparties en deux ethnies principales, les cingalais comptant pour 70% de la population et les tamouls pour 30%.

D'un point de vue religieux, le bouddhisme domine largement avec 69% (les cingalais) puis l'hindouisme suit avec 7,8%, les musulmans 7,5% et les chrétiens 6,2%.

Côté histoire, la partie côtière de l'île tomba sous le contrôle du Portugal au 16e siècle puis sous celui des Néerlandais au siècle suivant pour finir comme province de l'Empire britannique en 1796 avant d'acquérir son indépendance en 1948. Le passé colonial britanniques est encore très visible sur l'île; la culture du thé et le réseau ferroviaire en sont les marques les plus notables mais nous y reviendrons.

Notre séjour de six semaines au Sri Lanka peut se diviser en trois temps : le Sud avec ses plages et ses parcs nationaux, le centre montagneux et ses plantations de thé et, enfin, le centre nord surnommé le «Triangle culturel» avec ses cités anciennes, ses temples et ses sites sacrés.

Le Sud, ses plages et ses parcs nationaux

L'Hôtel de ville de Colombo, une partie de l'héritage colonial britannique

Arrivés à Colombo, la capitale, nous ne nous y sommes pas attardés, juste deux jours, le temps de régler des questions de visa. Située sur la côte sud-ouest, Colombo n'offre pas beaucoup d'intérêt mais elle travaille à améliorer son visage. Plusieurs bâtiments coloniaux sont en cours de rénovation, un quartier chic et des hôtels de luxe s'installent, l'ancien quartier du Fort se peuple de boutiques et restos. Bref Colombo se refait une beauté mais pour le moment, c'est encore une ville dont les sites d'intérêt sont peu nombreux et étalés. Sinon, il est quand même intéressant d'observer la vie trépidante et bruyante des habitants de Colombo et aussi d'expérimenter pour la première fois dans le pays le transport en tuk-tuk, ces petits cyclomoteurs à trois roues qui font office de taxis et qu'on dénombre par milliers dans toutes les rues des villes du Sri Lanka.

Le phare de Galle

Le sud du pays est réputé pour ses plages. Il y en a aussi de belles sur la côte est mais c'est la mousson du nord-est qui y sévit présentement. Galle est la principale ville du sud et elle ne manque pas de charme. Le quartier du Fort en bordure de l'océan regorge d'édifices coloniaux hollandais en assez bon état, de restos, de boutiques et de galeries d'art. Très rafraichissant après la bruyante et surpeuplée Colombo! Soulignons que le fort de Galle qui date du 17e siècle a protégé les habitants du secteur lors du tsunami de 2004. La ville nouvelle a été durement touchée, le tsunami y faisant de nombreuses victimes alors que les solides remparts du Fort ont protégé la vieille ville qui a bien moins souffert.

Plage de Tangalle

Nous ne sommes pas pressés d'aller explorer le centre du pays (même s'il a très bonne réputation) car les températures nocturnes avoisinent le 10-13C et que le temps y est brumeux et pluvieux à cette époque. Nous choisissons donc de passer du bon temps sur les plages du sud. Nous ne sommes pas du genre à nous faire bronzer toute la journée mais de petites baignades entrecoupées de longues marches sur la plage et un peu de lecture nous occupent très bien nos journées qui s'égrainent rapidement sous le soleil. Unawatuna, Mirissa et Tangalle seront nos trois étapes-plages. La côte sud est peu protégée par les récifs de sorte que les vagues viennent s'écraser lourdement à quelques mètres de la plage et les courants sont parfois très forts. Il faut donc s'y baigner avec prudence! Sauf exception, ces plages sont donc plutôt sportives, il faut être attentif à chaque vague pour qu'elle ne vous fasse pas culbuter! Côté snorkeling, nous avions espéré mieux... Il y a finalement peu de sites propices au snorkeling; ils sont soit éloignés de la rive ou soit dotés d'une visibilité réduite à cause des puissantes vagues qui viennent s'échouer sur le bord. Nous remisons donc nos masques, mais ce n'est que partie remise, la Thaïlande nous attend dans quelques semaines...


Les pêcheurs tirent leur filet sur la plage de Tangalle


Les plages sri lankaises sont plutôt tranquilles à cette époque; il y a peu d'infrastructures, c'est agréable de s'y balader, certaines s'étirant sur plusieurs kilomètres. On y croise des pêcheurs qui mettent à l'eau leur barque pour la pêche de nuit ou d'autres qui tirent depuis la plage un grand filet étendu par une barque; ils nous invitent à les aider puisqu'il faut à 8 hommes 2 à 3 heures pour ramener le filet sur la plage. Beaucoup de travail pour quelques poissons mais excellent pour les pectoraux !

Troupeau d'éléphants au Parc d'Uda Walawe

Après une dizaine de jours de plage, on se dit qu'il faut avancer, six semaines, ça passe quand même vite! Avant de grimper dans les montagnes, nous irons explorer 3 parcs nationaux : Yala réputé pour les léopards, Bundala pour les oiseaux et Uda Walawe pour les éléphants. Le scénario est partout le même : il faut y aller avec un jeep, chauffeur et guide. Le safari, d'une durée de 4 à 5 heures, débute vers 6 hre le matin au moment où les animaux sortent de la forêt pour venir s'alimenter et boire. Interdit de descendre de la jeep, le chauffeur sillonne les routes de terre du parc et le guide repère les animaux et donne quelques explications dans un anglais minimal.

Au final, pas vu de léopards (c'est rare d'en voir, il y en a très peu) mais quand même plusieurs éléphants, une quantité phénoménale de paons (l'oiseau emblème du Sri Lanka), plusieurs singes, petits et gros chevreuils (sambars), crocodiles et de nombreux oiseaux aquatiques et oiseaux de proie. Une belle expérience et un beau contact avec la nature même si on se sent un peu prisonnier de notre jeep.

Moine bouddhiste au Temple de Katagarama

Près de Yala, nous faisons faux bond aux parcs pour aller visiter Katagarama, un lieu de pèlerinage célèbre autant pour les bouddhistes que pour les hindous, un mélange de ferveur religieuse et d'extravagance.

Voeu de la noix de coco
Fascinant d'observer les nombreux fidèles offrant des fruits et des fleurs de lotus à Bouddha et aux dieux hindous, écoutant les enseignements des moines ou méditant; d'autres font un vœu avant de tenter de casser une noix de coco en la projetant violemment sur une roche (votre vœu sera exaucé seulement si la noix se casse). Il y a aussi ceux qui, en guise de pénitence, dansent accompagnés de quelques musiciens à la trompette et aux percussions.

Les bébés singes préfèrent la tétine maternelle aux bananes...
Et, à travers toute cette agitation, les singes et leurs petits gambadent à travers la foule se gavant des fruits offerts aux dieux; pour se porter chance, des familles entières passent trois fois entre les pattes de quelques éléphants enchaînés avant de se cogner la tête sur l'animal! Nous sommes chanceux, c'est jour de poya (pleine lune). Bouddha est né et ayant atteint l'illumination et le nirvana un jour de pleine lune, chaque jour de pleine lune est férié, les gens jeunent après midi et se rendent aux temples.

La région montagneuse

Nous quittons un peu à regret la belle température du sud pour la région montagneuse où le mercure oscille entre 10 et 150C. Brrrr... ce n'est pas tant la température qui nous incommodera ici mais plutôt l'humidité permanente qui y sévit. En effet, les montagnes sont souvent ensevelies sous les nuages dès 11hre le matin, il faut donc se lever tôt pour randonner et avoir des vues dégagées... quand il y en a...

Finalement, nous aurons été assez chanceux. À part deux jours très humides à Ella, le soleil s'est montré le nez à l'occasion à Haputale et à Nuwara Elya et seules de petites bruines passagères nous ont aspergés au passage. Mais la région en vaut la peine.

Le train au Sri Lanka : vieux et lent, à travers de merveilleux paysages

Parlons d'abord du train, moyen de locomotion introduit par les britanniques à la fin du 19e siècle... On a l'impression que rien n'a changé depuis... On nous avait vanté le wagon de 1ère classe dit «panoramique» vendu à prix d'or aux touristes. Surprise, le dit wagon n'est différent de celui de 2e classe que par le fait qu'étant le dernier du convoi, il est muni à l'arrière de deux grandes fenêtres qui, soit dit en passant, sont en fait du plexiglass tout rayé et craquelé. Donc, si vous avez la chance (encore nous) d'avoir les derniers sièges, ça peut valoir la peine mais oubliez les photos. Nous avons aussi expérimenté la 2e classe qui est en fait semblable au panoramique mais sans la vitrine arrière. Les sièges sont réservés, personne n'est debout dans l'allée contrairement à la 3e classe où là, c'est plein à craquer, des gens assis, debout et même accrochés dans la porte à l'extérieur. Finalement, c'est dans la porte de la 2e classe que Réal passera tout son temps durant les trajets de train, penché vers l'extérieur, une main sur sa caméra et l'autre accrochée au train! C'est le meilleur endroit pour faire de la vidéo et de la photo!!!

Entre Ella et Kandy, le train traverse les plantations de thé

Ceci étant dit, le train est une merveilleuse façon de voyager en montagne. D'abord, sentir la locomotive qui gravit péniblement les pentes à pas de tortue pendant qu'on a tout le temps d'admirer des paysages époustouflants qui se déclinent dans toutes les tonalités de vert. Puis un arrêt à une petite gare de campagne qui se prolonge le temps de laisser passer un autre train en sens inverse et qui permet aux vendeurs d'offrir leur marchandise aux passagers : légumes frais du jardin, yogourt, arachides, beignets de toutes sortes, breuvages. Enfin, le train respire un peu avant d'entreprendre une longue descente. On aurait pensé que ce serait plus facile mais non, les wagons se balancent sur les rails et s'entrechoquent bruyamment. On se croirait dans un autre siècle...

La région montagneuse du Sri Lanka est propice à la culture du thé et les pentes des montagnes en sont littéralement couvertes. Ce sont bien sûr les britanniques qui y ont introduit la culture du thé après que les plants de café aient été détruits par une maladie au milieu du 19e siècle. Le premier plant de thé fut cultivé en 1867 près de Kandy par un dénommé Sir Thomas Lipton! Oui, oui, le même que celui de la «soupe»; il fit sa fortune avec le thé bien avant de se lancer dans la soupe! Malgré les origines britanniques de cette industrie, l'essentiel de la production est désormais exporté vers l'Europe de l'est et le Moyen-Orient où la demande est colossale.

Cueilleuse de thé à Haputale







«Le Sri Lanka est le deuxième producteur mondial de thé. Le thé sri lankais (commercialisé sous le nom de «thé du Ceylan») jouit d'une image d'excellence et son prix de vente aux enchères est supérieur de plus de 50% à celui de son rival indien, le leader mondial. L'industrie théière sri lankaise emploie plus d'un million de personnes, environ 5% de la population. Les salaires des cueilleurs de thé (majoritairement des femmes) demeurent très bas, environ 3 US$ par jour. Les familles des travailleurs des plantations habitent dans des genres de casernes au fond des vallées dans des conditions souvent minimales. La grande majorité des ouvriers de l'industrie du thé sont tamouls. Dans les années 1870, les grands barons anglais du thé tentèrent d'abord d'engager des cinghalais qui se révélèrent peu attirés par cette activité. Les propriétaires se tournèrent alors vers l'Inde et firent venir des tamouls en grand nombre.»

Usine de thé qui date d'un autre siècle mais qui fonctionne toujours...
Au Sri Lanka, une visite dans une usine de thé s'impose. Nous en voyons plusieurs disséminées dans les montagnes, de grands bâtiments blancs rectangulaires de 3 ou 4 étages qui datent d'un autre siècle... et c'est le cas...! Les techniques de séchage, de roulage et de coupe des feuilles de thé ne semblent pas avoir évolué beaucoup au cours des 140 dernières années... les machines se sont un peu modernisées mais elles semblent aussi dater de plusieurs dizaines d'années. En moins de 24 heures depuis sa cueillette, le thé est quand même séché, roulé, coupé ou réduit en poudre selon sa qualité et mis dans des grands sacs de papier prêts à être expédiés à des grossistes.

Rien de plus agréable que de randonner à travers les plantations de thé. Outre l'accès à de beaux points de vue, on y croise les cueilleurs qui ne ménagent pas leurs sourires et se prêtent gentiment aux photos sans réclamer argent ou cigarettes! En cette saison où les nuages sont bas et envahissent les vallées, le décor est mystérieux et l'ambiance fantomatique!


L'autre endroit prisé par les randonneurs et les locaux, c'est la voie ferrée! Elle trace son chemin sur les crêtes des montagnes, offrant de superbes vues dégagées, et c'est aussi le chemin le plus direct entre deux points. La voie ferrée est donc un chemin fort fréquenté, un endroit idéal pour rencontrer la population locale et discuter un peu avec eux. Même si la plupart des sri lankais ne parlent que très peu l'anglais, ils savent toujours demander de quel pays nous sommes, combien de temps nous visitons le pays, où logeons-nous et où allons-nous? Ils adorent se faire photographier avec nous et, même si à prime abord, ils semblent être peu souriants et renfrognés, dès qu'on les salue, leur visage s'éclaire, un large sourire apparaît et ils deviennent très amicaux.

Cam et tante Lulu sur la rive du lac de Kandy




Notre séjour en région montagneuse s'est terminé à Kandy, la capitale du dernier royaume cinghalais qui tomba aux mains de britanniques en 1815 après avoir résisté pendant trois siècles aux portugais et aux hollandais. À 500 m. d'altitude, Kandy jouit d'un climat agréable qui nous a fait du bien après l'humidité des montagnes. Autre motif de réjouissance, notre nièce Camille, est venue nous y rejoindre pour les deux dernières semaines de notre périple au Sri Lanka. Que du bonheur!

Temple de la Dent de Kandy

Kandy est réputée pour son fameux Temple de la Dent. Ce temple renferme en effet la plus importante relique bouddhique du pays : une dent de Bouddha qui aurait été dérobée de son bûcher funéraire en l'an 483 av. J-C. L'ensemble architectural du Temple de la Dent regroupe plusieurs sanctuaires, édifices et musées. Le second attrait du temple, après la Dent bien sûr, est la salle où l'on peut voir la dépouille naturalisée de l'éléphant Rajah mort en 1988. Pendant plus de 50 ans, Rajah a eu l'honneur de transporter la Dent lors des fêtes bouddhistes dont la plus célèbre est «l'Esala Perahera» qui a lieu à la pleine lune du mois d'août. Un cortège conduit par des milliers de danseurs et de percussionnistes frappant leurs tambours, faisant claquer des fouets et brandissant des bannières colorées précède une longue procession d'une centaines d'éléphants. Le dernier éléphant est décoré de la tête au pied et transporte le reliquaire sacré de la Dent. Un tapis de toile blanche est déroulé devant l'éléphant.

Danseurs et tambours kandyens

À défaut de vivre cette procession, nous avons pu assister à un spectacle de danseurs et de tambours kandyens. Avec ses tambours percutants, ses costumes élaborés, ses mouvements de danse giratoire, ses cracheurs de feu, un spectacle de danse kandyen est une expérience mémorable.

Les cités anciennes : Sigiriya, Polonnaruwa et Anudhapura

C'est dans les chaudes plaines centrales du Sri Lanka que les anciennes dynasties cinghalaises ont établi leurs capitales et ont fait preuve d'un essor artistique et architectural remarquable. Puis, après la chute de ces royaumes, la jungle a repris peu à peu ses droits... Depuis plus d'un siècle, les archéologues redécouvrent ces temples en ruine, ces cités perdues et ces sites sacrés qu'on surnomme aujourd'hui «le Triangle culturel» du Sri Lanka.

Le rocher de Sigiriya

D'abord Sigiriya au nord de Kandy, la «grosse roche» comme nous l'appelons pour notre part. En fait, d'un point de vue géologique, il s'agit d'un bouchon de lave d'un volcan éteint et érodé depuis longtemps. Le rocher aurait pu être habité depuis la préhistoire mais la légende dit que le roi Kassapa y aurait fait construire un jardin et un palais imprenable au sommet au 5e siècle. Aujourd'hui, au sommet aplani du rocher qui couvre 1,6 hectare, ce sont les ruines d'un monastère vieux de 1 500 ans et abandonné au 14e siècle qu'on y découvre et aussi une superbe vue sur la campagne environnante. Nul doute qu'un tel lieu appelle à la méditation.

La montée débute entre les pattes du lion
L'ascension de 370 m jusqu'au sommet du rocher débute de façon spectaculaire par un escalier encadré par deux énormes pattes de lion. Sigiriya signifie d'ailleurs «le rocher du lion». Jadis, un gigantesque lion en brique était assis à cet endroit et on entamait la montée du rocher en passant entre les pattes du fauve puis en entrant ensuite dans sa gueule. On peut encore voir aujourd'hui les marches sommaires taillées dans la pierre et les sillons qui menaient au sommet. À mi-hauteur, on peut admirer une série de fresques qui dateraient du 5e siècle, des peintures rupestres de femmes arborant de superbes parures qui représentaient, selon la croyance populaire, des apsaras (nymphes célestes).

Les temples troglodytes de Dambulla

À quelques kilomètres de Sigiriya, la ville de Dambulla abrite le superbe ensemble du Temple du Rocher royal, des temples troglodytes qui datent du 1er siècle av. J.-C. Le roi, chassé d'Anuradhapura, trouva refuge dans ces grottes. Lorsqu'il regagna son trône, il fit sculpter l'intérieur de ces grottes pour en faire de magnifiques temples. Les rois qui l'ont suivi apportèrent des améliorations au site. Cinq grottes accueillent maintenant quelques 150 représentations de Bouddha, la plupart datant du 19e siècle.

Dagoba de Polonnaruwa

Puis, un peu plus à l'est, nous découvrons Polonnaruwa qui fut, du 10e au 13e siècle, un important centre commercial et religieux et la capitale du royaume cinghalais. Les rois y firent ériger de gigantesques monuments, de superbes parcs et créèrent même un réservoir de 25 km2 pour accumuler l'eau qui servait à l'irrigation des cultures. Le site archéologique qui s'étend sur quelques kilomètres est agréable à visiter en vélo et les «guest house» se font un plaisir de nous en louer; rien de très récent bien sûr mais avec 2 roues et 2 pédales, on avance. Au Sri Lanka, les temples s'appellent des «dagoba». Ils sont en brique de couleur brun orangé et sont en fait des demi-sphère qui rappellent le bol à aumône retourné du moine ou une montagne de riz. Au sommet de la structure, on trouve une plate-forme entourée d'une balustrade d'où émerge un mât qui porte un certain nombre d'ombrelles de tailles décroissantes formant un cône. Certaines sont chaulées en blanc mais la plupart sont à l'état brut en briques. Les dagobas sont des structures «pleines», on ne peut pénétrer à l'intérieur; des statues de Bouddha et quelques autels sont installées autour pour recevoir les offrandes des fidèles. Les fidèles font le tour du dagoba en priant avant de déposer leurs offrandes sur l'autel de leur choix.

Pierre de lune, tapis de pierre à l'entrée des temples

Seuls quelques animaux sculptés sur une frise à la base les décorent parfois. En fait, la plus belle décoration des dagobas se situe à leur entrée. Le dagoba étant toujours installé sur un grand carré pavé bordé d'une parapet auquel on accède en général par quelques marches et, au pied de ces marches, il y a toujours une «pierre de lune», genre de tapis en pierre pour s'essuyer les pieds avant d'accéder au temple. Ce ne sont souvent que de simples pierres en demi-lune mais elles sont aussi parfois finement sculptées représentant des fleurs de lotus et des animaux tels des éléphants, lions, buffles et cygnes, des symboles importants du bouddhisme sri lankais.

Gal Vihara, trois magnifiques et gigantesques statues de Bouddha taillées dans le roc
Notre coup de cœur à Polonnaruwa est sans aucun doute le site appelé Gal Vihara, où trois statues de Bouddha sont absolument magnifiques. Selon les experts, elles marquent l'apothéose de l'art cinghalais en matière de travail de la pierre. Les statues sont taillées dans le même long bloc de granit. Le bouddha debout de 7 mètres de haut est considéré comme le plus beau mais nous avons eu un penchant pour le bouddha couché de 14 mètres de long; les lignes naturelles du granit lui confèrent grâce et fluidité, en harmonie avec sa position couchée qui symbolise son entrée dans le nirvana, sa victoire finale sur la souffrance.

Thuparama, 3e siècle, le plus vieux dagoba du Sri Lanka (Anuradhapura)

Dernière étape du Triangle culturel, les ruines d'Anuradhapura au nord-ouest du pays sont en fait antérieures de 1 000 ans à celles de Polonnaruwa. C'est en l'an 380 av. J.-C. qu'Anuradhapura fut choisie capitale pour la première fois et elle le demeura jusqu'au 9e siècle avant de céder sa place à Polonnaruwa. Impressionnant de voir ces immenses dagobas de briques vieux de 2 000 ans. Le dagoba de Thuparama, érigé au 3e siècle avant J.-C., est le plus vieux du Sri Lanka et le plus vieux subsistant au monde. Quant à celui d'Abhayagiri qui s'élève à 75 m dans le ciel, il était le joyau d'un monastère de plus de 5 000 moines. Il y a aussi le dagoba de Jetavanarama du 3e siècle qui atteignait à l'époque 100 m de haut et qui, lors de son édification, était le 3e plus haut monument au monde après les deux pyramides égyptiennes.

Le sri Maha Bodhi, le plus vieil arbre au monde
Il ne faut pas manquer non plus le Sri Maha Bodhi, l'arbre sacré de la Bodhi (l'éveil, le moment où Bouddha atteint le nirvana) qui constitue le centre tant spirituel que géographique d'Anuradhapura. Cet arbre qui est en fait un pipal (
ficus) ou est considéré comme le plus ancien au monde puisqu'il a fait l'objet de soins ininterrompus depuis plus de deux millénaires. Il origine d'une bouture du pipal sous lequel le Bouddha aurait atteint l'éveil (le nirvana). Des milliers de dévots viennent y déposer leurs offrandes.

Un riz-curry au poulet, excellent !
Enfin, on ne saurait terminer le récit de ce séjour au Sri Lanka sans parler un peu de la cuisine locale. Réputée très épicée, les hôtels et restaurants savent toutefois en général (!) ménager les palais occidentaux peu habitués à ce genre de mets. Aliment de base de la cuisine sri lankaise, le riz figure dans tous les repas sous une forme ou sur une autre. Outre les poissons et fruits de mer, nos mets préférés ont été le riz-curry, les hoppers et le dahl. Le riz-curry est le plat national sri lankais; il est composé de plusieurs plats qu'on retrouve partout à prix très abordable. On peut avoir un riz-curry au poulet, au poisson, aux légumes ou aux œufs. Donc, par exemple, d'abord une portion de poulet cuit dans un bouillon de curry (mélange d'épices tels coriandre, cumin, fenouil, cardamone, gingembre, curry, moutarde, clou de girofle et poivre), le tout accompagné de différentes salades de légumes chacune présentée dans un petit plat (betteraves, tomates, concombres etc) et de papadam (galette de lentilles frite).

Les «hoppers», des crêpes de farine de riz avec oeuf ou confiture, un excellent petit déjeuner sri lankais

Les hoppers quant à eux constituent la base de l'excellent petit déjeuner sri lankais. Il s'agit de crêpes concaves à base de farine de riz. On vous en sert une avec un œuf cuit dans le fond de la crêpe alors que les autres, natures, sont garnies à votre choix de fruits, de «curd» (yogourt nature de lait de buffle) et de «treacle», le miel sri lankais, en fait un sirop de palme. Un vrai régal!

Enfin, le dahl, cette sauce aux lentilles qu'on retrouve partout en Inde et au Népal, est aussi populaire au Sri Lanka. Elle accompagne à merveille les hoppers matinaux et les riz-curry.

Côté boissons, la bière locale, la «Lion», une lager, est une belle blonde douce et rafraîchissante. Les vins sont rares et très chers (minimum 35$ la bouteille). Quant aux boissons gazeuses, outre les marques classiques, la «ginger beer» est très populaire auprès des locaux mais son goût de gingembre très marqué ne nous a pas conquis. Évidemment, le thé est la boisson préférée des sri lankais. Quant au café, mis à part dans les grands hôtels, il est rarement bon; après de multiples essais, nous avons préféré avoir avec nous notre pot de Nescafé instant pour bien débuter la journée!

Les singes adorent les cocos jaunes... tout comme nous d'ailleurs !
Enfin, un mot sur les fruits, le climat du Sri Lanka étant propice à la culture de plusieurs fruits. Nous avons eu le bonheur d'être dans la saison des mangues (miam, miam) mais il y avait aussi à profusion de délicieuses petites bananes, des papayes, des ananas, des melons, des «pommes de bois», des oranges, des corossols, des chirimoyas, des fruits de la passion etc.

Globalement, on ne peut pas dire toutefois que le Sri Lanka fut une étape gastronomique dans notre voyage en Asie, loin de là. Tout comme pour l'hébergement, le rapport qualité-prix est inférieur à ce que l'on retrouve en général dans le sud-est asiatique. Après 6 semaines de visite, nous faisons le même constat pour les attraits et les sites d'intérêt touristique.

Nous sommes heureux d'avoir visité le Sri Lanka, nous nous sommes exclamés à quelques reprises mais en général, nous avons eu l'impression que la réputation du Sri Lanka était surfaite, ceci étant dit sans rien enlever à la gentillesse et à l'accueil de la population locale.

Donc, Ayu bowan Sri Lanka, nous vous souhaitons «Bonne chance» pour la suite, vous le méritez bien !